Au début de cette année, la championne olympique Tunisienne, Habiba Ghribi, a fait le choix de prendre officiellement sa retraite sans aucun avertissement. Elle a, par l’occasion, lancé un déluge d’accusations et de critiques de la politique de la Fédération d’athlétisme. Ces critiques jugent que la fédération a continué d’ignorer cette athlète qui a offert à la Tunisie l’or et la victoire dans cette catégorie à l’échelle régionale, continentale et internationale avec ses divers succès et distinctions.
Les débuts de la fille natale de Kairouan ont été lents et pleins d’obstacles comme c’est le cas de la plupart des athlètes venus des régions intérieurs. Mais la légendaire a rapidement évolué au Club sfaxien et a doublé l’effort pour remporter des titres sur le plan national et arabe avant de se distinguer en Afrique et dans le Monde, notamment dans la course de 3000 mètres.
Le talent de Habiba n’a pas passé inaperçu mais a attiré l’attention de clubs étrangers, ce qui l’a incité en 2007 à devenir une athlète professionnelle au sein du club d’athlétisme français de Franconville, à défaut de pouvoir obtenir des contrats de sponsoring locaux pour financer son talent. Néanmoins, comme l’a confié la championne à notre site, son insistance et notre certitude de sa capacité à réussir l’ont motivé à viser le meilleur pour sa carrière et se lancer dans l’aventure du professionnalisme.
Dès les débuts de son expérience en France, les résultats de Ghribi se sont nettement améliorés et ont montré un développement physique et mental considérable qui s’est reflété sur sa participation au Championnat du monde d’athlétisme puis aux Jeux olympiques de Londres. La récompense d’or est venu prouver que la championne
tunisienne méritait bien qu’on lui donne une chance, quitte à attendre jusqu’à ses 28 ans pour obtenir une médaille d’or.
Malgré tout ce succès, la coureuse tunisienne n’a pas reçu suffisamment d’intérêt et d’attention, comme elle l’a mentionné dans une déclaration précédente, faisant référence à ses quelques contrats de sponsoring qui selon elle, ne suffisent pas, ainsi que le budget alloué par le gouvernement tunisien. En effet, elle estime que ce budget n’est pas à la hauteur des attentes en vu de ses achèvements et le compare à d’autres budgets plus généreux alloués aux sports d’équipe, surtout le football, et ce même en l’absence de titres.
Avec chaque succès sportif accompli pour Habiba, la divergence des points de vue avec les structures sportives en Tunisie devient de plus en plus évidente. Encore plus que certains sponsors n’ont pas gardé leurs promesses envers elle, ce qui a un peu déstabilisé sa carrière malgré son engagement sérieux à réussir dans Franconville. Mais des blessures et l’absence de couronnement olympique en 2016 ont fait chuter le succès de la championne tunisienne. En plus de son mariage, c’était des indicateurs de la fin de la carrière d’une championne qui a surmonté les obstacles sportifs, financiers et même idéologiques.
Ces derniers l’ont affecté quand certains ont jugé sa tenue sportive d’inappropriée, faisant ainsi un procès moral à la championne. Mais Habiba a réussi à marquer son empreinte, comme toutes les femmes libres de la Tunisie, en offrant à son pays la médaille d’or olympique.
Tout comme son ascension discrète et sans fanfares à ses débuts, Habiba a préféré une retraite inexpliquée et silencieuse qui n’est pas digne de ses exploits.
Avec la pandémie du Coronavirus et la suspension des activités sportives ainsi que le report des Jeux olympiques de Tokyo, qui étaient le dernier défi que la championne comptait remporter, tous ces facteurs ont probablement favorisé que la fédération et le comité olympique évitent un procès populaire pour leurs sévices envers une championne olympique qui a honoré la Tunisie à l’échelle internationale, toutes catégories confondues.
Son triomphe doit être reconnu et exploité même si elle tient à sa retraite tant elle a été longtemps un symbole de la renommée et la gloire de la Tunisie, qui va jusqu’à remplacer une présence diplomatique faible en ces temps politiques incertains pour le pays.
Insistante pou prendre la retraite, certains de ses proches essayent, jusqu’à l’heure, de la convaincre de rester dans l’athlétisme, même entant qu’entraineuse ou encadreuse. Cette décision sera bientôt clarifié et peut également dépendre de l’identité des responsables avec qui elle va collaborer, et cela peut nécessiter plus de temps tant que les mêmes personnes contrôlent et monopolisent les postes.