Rapport / CNUCED
1.2 billions de dollars, le coût du coronavirus au tourisme mondial
Dans un rapport publié le 1er juillet, la CNUCED a estimé que pour chaque million de dollars de recettes touristiques internationales perdues, le revenu national d’un pays pourrait chuter de 3 millions de dollars.
Les effets sur l’emploi pourraient être dramatiques.
Le secteur du tourisme mondial pourrait perdre au moins 1,2 billion de dollars, soit 1,5% du produit intérieur brut (PIB) mondial, après avoir été immobilisé pendant près de quatre mois en raison de la pandémie de coronavirus, selon la CNUCED.
L’organisation onusienne a averti que la perte pourrait atteindre 2,2 billions de dollars ou 2,8% du PIB mondial si la suspension du tourisme international durait huit mois, conformément à la baisse attendue du tourisme prévue par l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT).
Dans le scénario le plus pessimiste, la CNUCED estime les pertes, avec une interruption de 12 mois du tourisme international, à 3,3 billions de dollars ou 4,2% du PIB mondial.
Selon l’OMT, le tourisme mondial, dont les revenus ont plus que triplé au cours des 20 dernières années, passant de 490 milliards de dollars à 1,6 milliard de dollars, est l’épine dorsale des économies de nombreux pays et une bouée de sauvetage pour des millions de personnes dans le monde.
Mais, la COVID-19 a mis ce secteur à l’arrêt, entraînant de graves conséquences économiques à l’échelle mondiale.
Evolution du PIB : 15 pays les plus touchés, scénario modéré
Notes: Simulations GTAP. Voir l’annexe table A3 dans le rapport pour des chiffres détaillés
Impact sur d’autres secteurs, emplois et salaires
Les voyages et le tourisme représentent une part importante du PIB mondial et plus de la moitié du revenu national de nombreux pays.
Les pertes touristiques induites par le coronavirus ont un effet d’entraînement sur d’autres secteurs économiques qui fournissent les biens et services que les voyageurs recherchent pendant leurs vacances, comme la nourriture, les boissons et les divertissements.
La CNUCED estime donc que pour chaque million de dollars de recettes touristiques internationales perdues, le revenu national d’un pays pourrait baisser de 2 millions à 3 millions de dollars.
La chute massive des arrivées de touristes a également laissé un nombre croissant de travailleurs qualifiés et non qualifiés au chômage ou avec moins de revenus. Les estimations de la CNUCED montrent que dans les pays les plus touchés, comme la Thaïlande, la Jamaïque et la Croatie, l’emploi de travailleurs non qualifiés pourrait diminuer d’un taux à deux chiffres même dans le scénario le plus modéré.
Au niveau des salaires des travailleurs qualifiés, les baisses les plus marquées pourraient être observées en Thaïlande (-12%), en Jamaïque (-11%) et en Croatie (-9%) dans le cas optimiste, doublant ou triplant dans le pire des cas.
Les effets pourraient être particulièrement négatifs pour les femmes, lesquelles devraient être touchées de manière disproportionnée par les licenciements dans le secteur du tourisme en raison de la COVID-19, selon le rapport.
Les femmes sont davantage susceptibles d’être des entrepreneurs que les hommes dans le tourisme et représentent environ 54% des travailleurs des secteurs de l’hébergement et de la restauration.
Et parce que de nombreuses femmes du secteur travaillent de manière informelle dans des emplois peu qualifiés, elles sont moins susceptibles d’avoir des allocations de chômage ou d’autres filets de sécurité.
« C’est pourquoi les femmes sont particulièrement touchées par cette crise.
Et c’est pourquoi les politiques qui aident à protéger le secteur protègent également l’autonomisation économique pour laquelle beaucoup de ces femmes se battent depuis longtemps », a déclaré Mme Coke-Hamilton.
Variation de l’emploi non qualifié (en% de variation) : 15 pays les plus touchés
Variation des salaires qualifiés (en% de variation) : 15 pays les plus touchés