Crise des sous-marins : Le secrétaire d’État américain à Paris pour « rétablir la confiance »
Même endroit, autre ambiance : reçu en ami en juin à Paris, le secrétaire d’État américain Antony Blinken, réputé francophile, est de retour mardi, mais l’accueil se veut plus distant après la crise inédite entre la France et les États-Unis.
Arrivé lundi soir pour deux jours de réunions à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le chef de la diplomatie de la première puissance mondiale doit rencontrer en début de matinée son homologue français Jean-Yves Le Drian puis être reçu par un conseiller du président Emmanuel Macron.
Objectif : « identifier les étapes » pour « permettre un rétablissement de la confiance », explique-t-on côté français, tout en prévenant que « la sortie de crise prendra du temps et requerra des actes ».
Washington, qui a fait publiquement amende honorable après la crise des sous-marins australiens, ne dit pas autre chose. « Il faut que nos conversations aboutissent sur des actes concrets qui montrent comment, en travaillant ensemble, nous allons rétablir la confiance », a affirmé avant le voyage la secrétaire d’État américaine adjointe chargée de l’Europe, Karen Donfried, sans préciser si des annonces étaient attendues à l’issue de ces entretiens parisiens.
Le coup de froid a éclaté mi-septembre, quand le président des États-Unis Joe Biden a annoncé une nouvelle alliance avec l’Australie et le Royaume-Uni dans la région Indo-Pacifique, dans le cadre de sa grande priorité internationale : contrer la Chine. Ce partenariat stratégique, baptisé Aukus, a suscité une rare colère de la France, car il a provoqué la rupture par l’Australie d’un méga contrat pour acheter des sous-marins français.
La visite à Paris d’Antony Blinken, qui avait déjà rencontré Jean-Yves Le Drian le 23 septembre à New York, à l’abri des caméras, doit ainsi marquer une étape de ce processus avant un tête-à-tête Macron-Biden fin octobre en Europe. Mais les retrouvailles s’annoncent plutôt froides. Aucune rencontre n’était inscrite à l’agenda entre le secrétaire d’État et le président français.
(AFP)