vendredi, novembre 15, 2024
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Réduire les visas français aux pays du Maghreb est une méthode « biaisée », selon des experts

Réduire les visas français aux pays du Maghreb est une méthode « biaisée », selon des experts

La France a récemment annoncé à l’Algérie, au Maroc et à la Tunisie qu’elle allait réduire le nombre de visas accordés pour faire pression sur le gouvernement, jugé peu coopératif avec la rentrée des maghrébins exilés de France.

Selon Paris, si cette méthode “fonctionne”, certains experts la jugent “biaisée”.

Paris a confirmé que le nombre de visas délivrés au Maroc et à l’Algérie diminuera de 50 % à l’avenir et de seulement 33 % en Tunisie. Leur gouvernement “a fait plus de gestes bien intentionnés”, ont déclaré des sources sécuritaires.

Alger, dont les relations avec Paris sont confuses, s’est vu confier “notamment l’anomalie catastrophique d’avoir fait l’objet d’un battage médiatique” et “sans concertation préalable” avant de convoquer l’ambassadeur de France en Algérie.

Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita a qualifié la décision de Paris d’”injustice”, et le Maroc “dans une logique de responsabilité et d’équilibre entre la promotion de la circulation des personnes (…) et la lutte contre les immigrés clandestins”.

L’approche française est « biaisée » en raison de la pandémie de Covid-19, estime Matthieu Tardis, chercheur à l’Institut français des relations internationales.

“Nous avons continué à émettre des OQTF alors que cela s’est avéré ne pas être mis en œuvre pour le Covid-19”, observe-t-il, “l’Algérie vient de rouvrir ses frontières”.

“Nous punissons une partie de la population non touchée par la migration”, déplore souvent Matthew Tardis.

Entre janvier et juillet 2021, la France a accédé à 8 726 des 11 815 demandes de visa en provenance d’Algérie (18 579 sur 24 191 au Maroc et 9 140 sur 12 921 en Tunisie). En 2019, Paris a enregistré plus d’1 million de demandes de visa en provenance de ces trois pays.

La même année, l’Algérie, la Tunisie et le Maroc ont enquêté sur moins de 4 300 demandes de laissez-passer consulaire pour les 32 000 expulsions annoncées par la France.

Les responsables sont des « islamistes radicaux », des « inconduits » ou « n’ont qu’à quitter le pays », a déclaré mercredi le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin.

“Ils sont assez sans papiers”, a déclaré Catherine Wihtol de Wenden, chercheuse au CNRS, de Nuance. La solution à ce problème est de “réduire l’OQTF”.

Elle énumère les mises à jour car elles sont “très chères” (“3 à 5 000 euros” par personne et doivent être accompagnées de deux flics). Ils mènent à “Bali”. Car les exilés « résistent ». Cela signifie qu’ils sont “attachés” et parfois “scotchés” à l’avion, poursuit-elle.

“Les OQTF doivent être moins prononcés, mais ils s’appliquent vraiment à ceux qui représentent un danger public”, a déclaré un expert de ce phénomène de transport. “Cela n’a pas de sens de vouloir expulser les travailleurs qui ont fait une famille.”

Des limites de visa ont été annoncées lors de la campagne préélectorale française, où l’immigration est déjà un thème important. “La mise à jour est une théâtralisation de la politique”, tranche-t-elle.

(AFP)

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