États-Unis/ Un agent chinois du renseignement reconnu coupable d’espionnage économique
Un agent chinois du renseignement a été reconnu coupable vendredi d’espionnage économique devant un tribunal fédéral aux Etats-Unis, pour avoir tenté de dérober des technologies de sociétés aérospatiales américaine et française, a annoncé le ministère de la Justice américain.
Xu Yanjun, un responsable dans la province du Jiangsu du bureau du renseignement étranger, dépendant du ministère de la Sécurité d’Etat, a vu sa culpabilité établie par un tribunal de Cincinnati pour les chefs d’accusation de complicité et de tentative d’espionnage économique, ainsi que pour trois chefs d’accusation de vol de secrets commerciaux.
Chacun des deux chefs d’accusation d’espionnage économique peut entraîner une peine allant jusqu’à 15 ans de prison, tandis que chacun des trois autres chefs d’accusation est passible de 10 ans de prison.
Les autorités américaines accusent Xu Yanjun d’avoir, à partir de 2013, cherché à obtenir des informations pour le compte de la Chine sur plusieurs compagnies aéronautiques, dont l’Américaine General Electric Aviation et la Française Safran, qui collaborait avec GE sur le développement d’un moteur.
Cet agent du ministère de la Sécurité d’Etat chinois aurait identifié des experts employés par ces entreprises et les aurait attirés en Chine sous prétexte de conférences universitaires, en leur payant le voyage.
Arrêté en 2018 en Belgique, il y avait été vraisemblablement attiré dans le cadre d’une opération de contre-espionnage, pensant rencontrer un employé de GE.
Il avait été extradé la même année vers les Etats-Unis.
Le ministère américain de la Justice avait à l’époque nommé également 10 autres accusés, y compris deux agents subalternes de Xu, ainsi que six hackeurs travaillant avec eux et deux hommes travaillant pour Safran.
Aucun des 10 autres accusés n’a été arrêté.
Les mises en accusation du ministère de la Justice détaillaient les opérations mêlant l’utilisation de virus informatiques à celle d’hameçonnages, pour s’infiltrer dans les ordinateurs cibles et extraire les données relatives aux moteurs et à leurs pièces.
Le ministère avait déclaré également qu’une entreprise aérospatiale contrôlée par Pékin tentait de développer un moteur similaire à celui de GE, pour l’utiliser dans un avion conçu par la Chine.
Les accusations ont été rejetées par Pékin. « Du vent », avait résumé en 2018 un porte-parole de la diplomatie chinoise.
(AFP)