Face à la contestation au Canada, Trudeau invoque une loi d’exception
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi le recours exceptionnel à la loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin aux blocages « illégaux » des manifestants anti-mesures sanitaires en cours dans le pays depuis plus de deux semaines.
C’est seulement la deuxième fois que cette disposition est activée en temps de paix, la dernière fois remontant à la crise de 1970 quand Pierre Elliott Trudeau, le père de l’actuel Premier ministre était au pouvoir.
« Le gouvernement fédéral invoque la loi sur les mesures d’urgence pour compléter les pouvoirs provinciaux et territoriaux et faire face aux blocages et aux occupations », a-t-il déclaré, précisant que l’armée ne serait pas déployée et que les nouvelles mesures seraient « limitées dans le temps et géographiquement ».
La loi entre en vigueur immédiatement et s’applique à l’ensemble du pays, même si le Premier ministre a assuré qu’elle n’aurait un « impact concret » que dans les régions où cela est nécessaire, notamment en Ontario, province dans laquelle se trouve la capitale Ottawa.
En 1970, le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau l’avait invoquée pour envoyer l’armée au Québec et prendre une série de mesures d’urgence, après l’enlèvement par le Front de libération du Québec d’un attaché commercial britannique, James Richard Cross, et d’un ministre québécois, Pierre Laporte.
« Avec cette loi, le gouvernement peut réquisitionner des biens, des services, des personnes. Le gouvernement peut dire aux gens où aller, où ne pas aller. Il y a vraiment peu de limites à ce que peut faire le gouvernement », a expliqué Geneviève Tellier, professeure d’études politiques à l’université d’Ottawa.