« La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », selon le FMI
Le gouvernement ukrainien reste fonctionnel, le système bancaire stable et la dette viable à court terme, mais la guerre provoquée par la Russie plonge l’Ukraine dans une récession sans précédent. Le conflit met aussi en péril la sécurité alimentaire mondiale, met en garde lundi le FMI.
« A minima », le PIB ukrainien va se contracter d’environ 10% en 2022 en prenant l’hypothèse d’une « résolution rapide » du conflit et grâce à l’aide internationale « substantielle », selon une première estimation du Fonds monétaire international.
Au 6 mars, 202 écoles, 34 hôpitaux, plus de 1.500 habitations dont des immeubles, des dizaines de kilomètres de routes et d’innombrables infrastructures critiques dans plusieurs villes ukrainiennes ont été entièrement ou partiellement détruits par les troupes russes.
Les aéroports et les ports maritimes ont été fermés en raison de « destructions massives ». Et depuis le 6 mars, bien d’autres dégâts sont à déplorer. Le 10 mars, Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien, avait donné une première estimation des dégâts: 100 milliards de dollars.
Au-delà des pertes humaines et économiques, le FMI s’inquiète des retombées dans le monde entier. Les perturbations de la saison agricole de printemps pourraient freiner les exportations, ainsi que la croissance et mettre en péril la sécurité alimentaire mondiale.
Car l’Ukraine, le « grenier de l’Europe », et la Russie font partie des plus grands exportateurs de blé au monde. Plus la guerre dure, plus les exportations vont être compromises, avec un impact pour les réserves actuelles et futures. « Les perturbations des exportations en mer Noire ont des effets immédiats pour des pays comme l’Égypte, qui dépendent fortement des importations de céréales en provenance de Russie et d’Ukraine », a souligné le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un rapport publié vendredi.
L’impact va être fort sur des pays comme l’Afghanistan, l’Éthiopie, la Syrie et le Yémen « en raison de leur dépendance au blé ».
« La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a, elle, déploré Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, sur CBS News dimanche.