Réunis en sommet européen à Bruxelles, les États-membres de l’Union européenne ont débattu jeudi de l’épineux dossier migratoire. Si les Vingt-sept s’accordent sur la pertinence d’une nouvelle législation pour augmenter les expulsions des migrants en situation irrégulière, ils ne sont pas d’accord sur les moyens à mettre en œuvre. La mise en place de « hubs de retour » hors de l’UE notamment divise le bloc.
L’immigration de nouveau au cœur de l’agenda européen. Jeudi 17 octobre, les chefs d’État et de gouvernement, réunis à Bruxelles, ont abordé une nouvelle fois la question de la gestion des migrants en situation irrégulière au sein de l’Union européenne. Une urgence, selon les 27.Leur nombre a pourtant chuté cette année, affirme Frontex, l’agence des gardes-frontières de l’Europe.
Les passages clandestins détectés aux frontières de l’Union européenne ont baissé de 42 % sur les neuf premiers mois de 2024 comparé à la même période de l’année précédente. Si une hausse est enregistrée du côté de l’Atlantique avec des arrivés record (30 000 personnes) aux Canaries, Frontex note une baisse de 60% via la Méditerranée et de 80% via la route des Balkans.Qu’importe cette réalité chiffrée, « le Conseil européen appelle à agir de manière déterminée, à tous les niveaux, pour faciliter, accroître et accélérer les retours depuis l’Union européenne », insistent les États membres dans les conclusions de ce sommet.
À quoi pensent-ils exactement ? Aux « hubs de retour », des centres d’expulsions en dehors des frontières de l’UE, situés dans des pays tiers – sur le même modèle que l’actuel accord Italie-Albanie ou celui du projet abandonné par Londres d’expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni.